Ma maison verte

    Si les critères HQE prennent en compte l'impact d'une construction sur la santé, je vais jouer l'avocat du diable, car malheureusement, je trouve que la démarche reste floue sur un point crucial qui est la qualité sanitaire des espaces. Qu'entendre par cela ?

Tout d'abord, il faut savoir que le label HQE est celui d'une démarche : les constructeurs s'engagent à respecter les 14 points développés ci-dessus. ils peuvent alors bénéficier d'une certification qui est "maison NF Maison Individuelle démarche HQE®". Cependant, cette démarche n'impose rien en matière de matériaux et produits de construction, je cite "tous les produits de construction ont des caractéristiques environnementales et sanitaires différentes, comme le sont leurs caractéristiques techniques et économiques [...] Ceci suppose que les fabricants de produits de construction fournissent les caractéristiques environnementales et sanitaires de leurs produits comme ils l'ont toujours fait pour les caractéristiques techniques et économiques.".

Autrement dit, la certification n'impose aucune garantie quant aux matériaux utilisés, et le consommateur ne bénéficie donc d'aucun gage de qualité en dehors de la bonne foi du fabricant...aberrant ! d'autant plus que la législation française n'est pas particulièrement regardante en la matière (des produits autorisés en France sont sur la liste rouge de nos voisins du nord : la laine de verre et la laine de roche par exemple, qui en vieillissant se désagrègent en de microparticules capables d'envahir nos petits poumons...N'avons nous donc tirés aucunes leçon de l'amiante ?).

Ma seconde remarque concerne certains produits étiquetés HQE, notamment les isolants à base de polystyrène extrudé. Cet isolant possède de nombreux atouts :

- importantes performances thermiques même en faible épaisseur
- très bonne résistance à la pénétration de l’eau
- pratiquement insensible aux cycles de gel/dégel.
- Enfin depuis 2002, l'utilisation de HCFC (hydrochlorofluorocarbones) est interdite pour l'expansion des cellules. Ce  sont des gaz organiques  utilisés comme gaz réfrigérants et comme agents propulseurs dans les aérosols, en remplacement des CFC (chlorofluocarbure), interdits à partir de 2000 à cause de leur contribution à l'effet de serre et à la destruction de la couche d'ozone. Notons que les HCFC ne sont que des dérivés des CFC...Or les HCFC, bien que moins destructeurs que les CFC, sont dangereux pour la couche d'ozone et sont un puissant gaz à effet de serre.

Pour en revenir au polystyrène extrudé, il n'en rest pas moins qu'il n'existe actuellement aucunes données sur l'impact environnemental de ce produit (pollution de l'air et pollution de l'eau). De plus, il dégage du pentane, toxique pour les organismes vivants et destructeur de la couche d'ozone, et ce tout au long de sa vie. Rajoutons à cela que sous l'action de la chaleur, le polystyrène émet du styrène, substance classée probablement cancérigène par le CIRC (Centre International de Recherche contre le Cancer). Enfin en cas d'incendie, les substances ignifuges bromées libèrent des gaz hautement toxiques.

Styrène :

Le styrène appartient au groupe 2B du CIRC (1987), c'est à dire que l'agent ou le mélange (ou les conditions d'exposition) est un cancérogène possible pour l'homme.

Son métabolite intermédiaire, le styrène oxyde appartient lui au groupe 2A, cancérogène probable pour l'homme.

Effets reconnus et observés sur la santé :

- Irritant puissant, sur l'appareil respiratoires supérieur et inférieur ainsi que sur toutes les muqueuses
- La muqueuse oculaire, lors de projections accidentelles, apparition de conjonctivite
- Le système nerveux central, action dépressive, symptômes pré-narcotiques, céphalées, vertiges, incapacité de concentration et asthénie
- La peau, déssèchement chronique de la peau, gerçures, crevasses
- Diminution de la vitesse de conduction nerveuse
- Le système digestif,  désordres digestifs, nausées, perte d'appétit, ...
- ...
Le pentane :

Le pentane est utilisé notamment dans les isolants polystyrènes pour faire mousser le polystyrène.

Effets reconnus et observés sur la santé :

- dépression du système nerveux central
- mal de tête
- étourdissement
- nausée, vomissement
- perte de conscience et même asphyxie
- ...

Webographie :

http://www.assohqe.org/documents_choix_des_produits.php

http://www.ale-lyon.org/download/dossiers_tech/FT13-0405-I%20-%20polystyrene%20extrude.pdf

http://www.commeunpro.com/infos/actu/ac_php/data/liste/actu_cup_21.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/HCFC

http://www.thermofloc-benelux.com/forums/vt42-nocivite-polystyrene-expanse-extrude-substances-cancerigenes.php

http://www.thermofloc-benelux.com/forums/vt40-le-styrene-dans-les-isolants-polystyrenes.php

http://www.thermofloc-benelux.com/forums/vt41-le-pentane-polystyrenes-isolants1-.php

http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/chlorofluocarbure_cfc.php4

http://monographs.iarc.fr/FR/Classification/index.php

   Construire écologique n'a jamais été aussi en vogue que maintenant : panneaux solaires, récupérateurs d'eau de pluie, matériaux renouvelables (chanvre, bois, laine...), maisons passives, isolation ultra-performante... Il suffit d'allumer sa télévision ou d'ouvrir un journal pour que ses mots nous sautent aux yeux ou aux oreilles.

    Mais voilà, comment s'y retrouver dans tout ce que nous entendons aujourd'hui ? Comment faire le tri entre ce qui tient de l'écologie et ce qui n'est que pur marketing dans les offres proposées ? Ou encore entre le pas-tout-à-fait-écologique-mais-presque et la-maison-dite-écologique-mais-dans-laquelle-on-ne-se-sent-pas-bien ? Et puis d'abord, c'est quoi une vraie maison écologique ?

    je voudrais insister sur ce point, une maison écologique ne se cantonne pas à économiser l'énergie quelle qu'elle soit. Une maison écologique doit avoir également un impact minimum sur son environnement et ce à chaque étape de sa vie (construction, vie, démolition). Par exemple on peut remettre en cause l'appellation "écologique" d'une maison construite par un chantier particulièrement polluant...De même, il semblerait aberrant qu'une maison dite écologique émette des substances nocives lors de sa démolition (et pourtant...).

    Ce que j'ai trouvé de mieux en terme d'exhaustivité, ce sont les critères de construction HQE (Haute Qualité Environnementale) car ils prennent en compte aussi bien l'environnement extérieur que l'environnement intérieur. Ils sont au nombre de 14 :